“Moi, je suis !”

Vous pouvez écouter ou lire l’homélie du 30 mars 2020 sur les textes du jour en la communauté des Missions Africaines des Naudières à Rezé.

Homélie
Le texte de l’exode où Dieu
révèle son nom à Moïse, ce nom que les Juifs n’osaient pas prononcer, il le fait sien avec un naturel déconcertant : « Moi, je suis ». Aussi ses interlocuteurs, tout à fait décontenancés et incapable d’entendre une telle parole qui conteste leur certitude veulent lui faire répéter : « Qui es-tu ? » et Jésus ne se dérobe pas : « Je n’ai pas cessé de vous le dire. » Puis il approfondit sa présentation : « Un signe vous sera donné, comme autrefois pour vos pères dans le désert. Alors vous comprendrez que moi, je suis, mais celui que vous regarderez, ce ne sera pas une figuration comme le serpent, ce sera moi-même, le fils de l’homme.

Oui, dans son élévation sur la croix, se jouera le destin de chaque homme, selon que celui-ci lui aura donné sa foi ou non. Nous qui sommes d’en bas et qui cheminons péniblement certains jours puisqu’il nous a été donné la grâce de reconnaître en Jésus, le fils bien aimé du Père lui qui est né de Dieu et qui est venu nous remettre en relation avec lui, réaffirmons-lui souvent notre foi en sa Parole : « Le Père m’a envoyé ». En effet, le péché de ses interlocuteurs fut de se replier sur eux-mêmes avec leurs certitudes au lieu d’accepter Jésus comme l’envoyé du Père. Ils ne croient pas en lui parce que son mode de vie et son message révèle un au-delà de ce monde qui ne les attirent pas. Alors, il ne discutera pas plus longtemps avec eux : la sagesse de Dieu l’emportera sur la sagesse humaine par sa mort sur la croix.

« Je fais toujours ce qui lui est agréable. »
Sa mystérieuse unité avec son Père, nous introduit ainsi dans le mystère de la Trinité : Jésus est l’expression du Père et pourtant, il n’est pas le Père. Et cette unité du Fils dans le Père est tissé dans et par l’Esprit. Et nous-mêmes, nous ne pouvons exister que par cette relation d’Amour de qui nous tenons la vie en la faisant rejaillir sur nos frères. Que le Seigneur nous donne de tendre vers cette unité et vers cette fraternité où l’autre tiendra une place aussi importante que la nôtre. Faites aux autres ce que vous voudriez que les autres vous fassent. Ce que quelqu’un a traduit : « Être pour les autres ce que la pluie et le soleil sont pour la plante ».

Marcel Provost, sma