
La porte, c’est l’image du choix, de l’engagement délibéré, avant le chemin qui dit la durée. La porte, c’est la réponse intime et partagée, secrète et publique, à un appel qui met en jeu l’être au monde. La porte, c’est un « je suis là », un « je viens » crié ou balbutié, c’est l’acquiescement au oui de Dieu sur soi, que l’on soit bon ou méchant, juste ou injuste.
La porte est si étroite qu’on ne peut la franchir que démuni de toute protection, de toute épaisseur de défense, dépouillé de toute apparence. On y passe seulement tel qu’on est, sans se faire plus grand, plus large ou plus fort. Ainsi, choisir de répondre à l’appel du Christ en passant la porte étroite, c’est décider d’abandonner prétentions et illusions. C’est choisir de renoncer à l’abri et à l’armure de la considération d’autrui.