Fête de la Sainte Trinité

Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Sainte Trinité. C’est le cœur de notre foi que nous professons au moins tous les dimanches : un Dieu Père, Fils et Esprit Saint. C’est bien ce que nous recevons de toutes les premières communautés chrétiennes des tout premiers temps de l’Eglise. C’est l’héritage de foi que les premiers chrétiens nous ont transmis et nous y sommes toujours fidèles et nous le transmettons à notre tour aux générations futures.

De qui tenons-nous cette connaissance de la trinité en premier ? De qui l’avons-nous reçu ? Des hommes ? du Christ ? Ni de l’un, ni de l’autre. C’est Dieu lui-même qui l’a révélé. Nous n’inventons pas Dieu, nous ne le construisons pas non plus, il n’est pas au terme de nos développements intellectuels, il se révèle lui-même tel qu’il est. 

Dès la première page de l’évangile de saint Luc, Jésus n’est pas encore né, Dieu se révèle trinitaire et en même temps un. Nous revenons sur la parole de l’ange Gabriel à Marie : en fait dans l’ange Gabriel, c’est Dieu qui vient vers Marie.

« Salut pleine de grâce, le Seigneur est avec toi.  Sois sans crainte Marie, tu as trouvé grâce auprès de Dieu, ( i .e tu es aimée de Dieu, il vient vers toi dans la paix et la confiance, il vient avec quelque chose pour toi) «  voici que tu vas être enceinte, tu enfanteras un fils, tu l’appelleras Jésus, il sera grand, il sera le Fils du Très Haut… »

Marie dit à l’ange : « comment cela se fera-t-il, je ne connais pas d’homme » ? 

L’ange lui répondit : « l’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du très Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi celui qui va naitre sera saint et sera appelé Fils de Dieu »

Le tout de notre foi est déjà là : il y a le Dieu Père, le Fils, le Saint Esprit et cela nous est donné par Dieu lui-même.

Par la suite, le christ, au courant de sa vie, reviendra sans arrêt sur ces nombreux liens qu’il a avec son Père et l’Esprit saint.

De même dans la première lecture, à la demande de Dieu, Moïse se lève de bonne heure, il se retire du milieu de son peuple, gravit la montagne pour aller à la rencontre de Dieu. Et Dieu vient auprès de lui dans la nuée, il se place devant lui, il se révèle en donnant son nom et son identité : « je suis le Seigneur, je suis le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité »

A ces mots, Moïse s’incline et se prosterne jusqu’à terre avec respect et de s’adresser à lui : s’il est vrai que j’ai trouvé grâce à tes yeux, s’il est vrai que tu m’aimes, s’il est vrai que nous puissions nous tenir en face l’un de l’autre dans une confiance mutuelle, s’il est vrai que tu es ce Dieu de miséricorde, de pardon, d’amour et vrai, alors, fais-nous la grâce de te trouver toujours à nos côtés et de marcher avec nous au milieu de ton peuple, à ce peuple si souvent rebelle. Ta présence au milieu de nous, nous est vitale. Cette présence permanent de Dieu lui est vitale à lui, Moïse, et à son peuple.

Plus tard, Jésus, l’ultime révélation de Dieu trine et un, confirmera sans équivoque cette révélation que Dieu fait de lui-même à Moïse. A quelques mille ans de distance, c’est exactement le même Dieu Père qui attend la fille ou le fils prodigue pour faire la fête, sans demander des comptes, sans chercher à savoir ce qui s’est passé ou une réponse à tous les pourquoi que nous sommes habitués à nous poser… C’est seulement la joie de se retrouver saint et sauf, la joie de se retrouver dans une reconnaissance et une estime mutuelles : le pardonné et celui qui pardonne. Une nouvelle paix qui fait vivre,

Ce Dieu est celui qui accueille les ouvriers de la dernière heure avec les mêmes égards que ceux de la première heure, qui accueille les lépreux rejetés hors de la cité comme des indignes,

qui accueille le publicains et les pécheurs, qui protège la femme adultère, qui accueille le malfaiteur condamné à mourir avec Jésus sur la croix… ce Dieu que nous apprenons à connaitre est ce Dieu de tendresse et d’amour, pour tous, le même amour et la même considération.  Il nous invite à lui rester toujours unis. Nous l’appelons, comme Moïse à se tenir à nos côtés et à marcher au milieu de nous, dans nos familles, nos communautés, nos maisons…  Il est notre force, notre soutien, notre réconfort, il nous inspire.

Aujourd’hui dans l’évangile, Jésus s’adresse à Nicodème, un pharisien, gardien des traditions religieuses juives. Il vient de nuit vers Jésus. Il lui dit son mal être à l’intérieur des traditions anciennes et chercher auprès de lui de nouvelles lumières pour sa propre vie. Et Jésus de lui répondre : « Dieu a tellement aimé le monde, qu’il lui a envoyé son Fils, non pour le juger mais pour que, par lui, il soit sauvé. C’est la grande vérité de l’histoire, Dieu dans notre chair par son Fils. Celui qui l’accueille comme tel a déjà la vie pour toujours. Celui qui s’y refuse s’est déjà jugé lui-même :

Une invitation claire à Nicodème déjà de faire un choix. Je crois qu’il gardera de cette rencontre avec Jésus, un souvenir respectueux puisqu’il sera présent à la mise au tombeau de Jésus.  Dans cette évangile de st Jean, Dieu nous dit qu’il se donne, il vient près de nous parce qu’il nous aime et notre meilleure réponse à lui offrir, c’est celle de Moïse : Seigneur, si nous avons trouvé grâce à tes yeux, si tu nous aimes comme ce Dieu tendre et miséricordieux, vient marcher tous les jours au milieu de nous à laquelle fait écho la demande des disciples d’Emmaüs : « reste avec nous Seigneur il se fait tard… sans toi, il fait nuit »

Tout sa vie, Jésus n’a jamais manqué de nous redire sans arrêt les nombreux liens qu’il a avec son Père et l’Esprit saint dans une profonde complicité d’amour entre eux, toute ordonnée vers les hommes.

De la lettre de st Paul, nous retiendrons cette salutation à l’adresse des Corinthiens :« que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint soit toujours avec vous » Un bel acte de foi en la Trinité »

Nous avons aujourd’hui la joie, de célébrer, huit jours après la Pentecôte, la fête de la Sainte Trinité. Je dirais même que nous avons la chance de pouvoir le faire : parce que là, nous savons que nous avons un Père, qui en tout est au-delà tous les pères, nous savons que nous avons en Dieu et à nos côtés, un frère qui nous comprends et nous accompagne, nous savons aussi que l’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu nous est sans cesse donné avec ses dons pour conduire notre vie et traverser nos moments de joie et nos moments d’épreuves. Il est notre lumière et notre force.

C’est aussi, aujourd’hui, la fête des mères. Nous vous devons tant et Malgré toutes les consignes qui nous pleuvent, je pense quand même qu’aujourd’hui, en famille, on peut leur faire de grosses bises sans oublier les mamies, elles sont aussi si précieuses.