
Sainte Thérèse d’Avila
Il y a cinquante ans, le dimanche 27 septembre 1970, le pape saint Paul VI conférait à sainte Thérèse d’Avila, le titre de « docteur de l’Eglise ». Le geste était significatif, car la grande mystique espagnole devenait à cette occasion la première femme à être ainsi distinguée. Certes, la sainteté de la vie de la réformatrice du Carmel ne faisait plus de doute depuis sa canonisation en 1622. Mais le fait de l’inclure dans le cercle restreint des docteurs de l’Eglise permettait de mettre en évidence deux autres dimensions importantes de « cette sainte si intéressantes à tant d’égards ».
D’une part, Thérèse d’Avila était désormais considérée comme un » docteur ». Autrement dit, sa doctrine spirituelle et théologique jugée suffisamment sûre, remarquable et conforme à la foi, pour être officiellement présentée comme « lumière et guide pour ses frères ». Cette doctrine figure dans les nombreux écrits laissés par la sainte, dont deux ouvrages autobiographiques (le Livre de la vie et le Livre des fondations) et deux traités mystiques (le Chemin de la perfection et le Château intérieur). Sainte Thérèse d’Avila véritable « maîtresse de vie spirituelle », ne cesse d’y rappeler la place centrale de la prière « (cette) amitié intime, (cet) entretien fréquent, seul à seul, avec celui dont nous nous savons aimés ». Mais, dans l’appellation « docteur de l’Eglise » il y a aussi le mot « Eglise » pour laquelle sainte Thérèse d’Avila éprouvait un amour inconditionnel. Le siècle de la réformatrice du Carmel fut pourtant bien agité pour l’Eglise catholique romaine avec, notamment, la tempête de la Réforme protestante. Thérèse elle-même eut à faire face à de nombreuses suspicions et oppositions, durant les vingt ans où elle entreprit de fonder des couvents de carmélites déchaussées. Elle n’en demeure pas moins et ce jusqu’à sa mort, une « fille de l’Eglise » très fidèle.
Xavier Lecoeur, journaliste et historien