« Si quelqu’un garde ma parole, jamais il ne verra la mort »

Vous pouvez écouter ou lire l’homélie du 02 avril 2020 sur les textes du jour en la communauté des Missions Africaines des Naudières à Rezé. 

homélie du jour

Dans les deux textes d’aujourd’hui, il est question d’Abraham. Dans la première lecture, Dieu conclue l’alliance avec Abraham et lui donne un nom nouveau, il ne s’appellera plus Abram mais Abraham signe révélateur de cette Alliance avec Dieu.

Dans l’évangile, par contre, ce n’est pas d’Alliance qu’il s’agit mais de désaccord profond entre les juifs et Jésus, le personnage d’Abraham devient la source de cette mésentente. Depuis le chapitre 7 de St Jean, les auditeurs de Jésus sont sourds à a ses propos. Ce dialogue entre Jésus et ses interlocuteurs reflète la polémique entre les chrétiens et les juifs incroyants à l’époque de l’évangéliste Jean.

Dans le passage que nous avons entendu, Jésus proclame trois affirmations qui vont en progression :

1ère affirmation : « Si quelqu’un est fidèle à ma parole, il ne verra pas la mort. »

La fidélité consiste à garder vivante dans toute sa personne, la parole du Christ.

 La mort dont parle Jésus n’est pas la simple corruption physique mais la destruction totale de la personne humaine.  Le Christ promet l’immortalité à quiconque s’unit à sa personne par la foi, car il est venu dans le monde donner la vie en abondance.

2ème affirmation : « C’est mon Père qui me glorifie. »

La gloire dans la bible, c’est le propre du Dieu vivant qui est la source de toute vie. Jésus qui ne peut rien par lui-même, est entièrement tourné vers le Père : « Père, Glorifie ton Fils, afin que le Fils te glorifie. »

3ème Affirmation : « Abraham a exulté sachant qu’il verrait mon jour. Il l’a vu et s’est réjoui. »

Pour les juifs, il est impossible qu’Abraham ait pu voir le Messie et s’en réjouir.

La réponse de Jésus : non seulement, il est antérieur à Abraham mais il est avant toute créature. Dieu se désigne dans la tradition juive comme l’existant par excellence : Je suis et il est parfaitement présent dans son Envoyé qui peut affirmer comme le Père : « Je suis ».

Par sa foi, Abraham a vu et a communié avec son Seigneur et s’est réjoui de cette espérance. Dans le Plan de Dieu, le Christ Jésus est le centre de toute l’histoire humaine. Abraham et tous ceux qui n’ont pas connu directement le Fils de Dieu ont pu exprimer leur confiance dans leur Seigneur et adhérer à son projet de vie éternelle pour l’humanité croyante. Dieu veut tous les sauver par son Médiateur, son Fils venu dans le monde.

Menacé de lapidation, Jésus se dérobe. Ceux qui ont refusé de croire l’ont déjà caché à leur cœur. En Jésus, mystère de lumière, nous sortons d’une lecture temporelle et historique trop réductrice pour entrer dans sa divinité même. « Puissions-nous être unis à la divinité de Celui qui a pris notre humanité. »